JUBILE D'OR D'ORDINATION SACREDOTALE DE Mgr Simon NTAMWANA

JUBILE D'OR D'ORDINATION SACREDOTALE DE Mgr Simon NTAMWANA

Au cours d’une messe concélébrée dans la Cathédrale Christ-Roi de Gitega, samedi le 23 mars, des évêques, des prêtres, des consacrés et de nombreux fidèles se sont joints à Monseigneur Simon Ntamwana, Archevêque Émérite de Gitega, pour la célébration de son jubilé d’Or d’ordination sacerdotale.

C'était une occasion de rendre grâces au Seigneur pour la vie et la mission de ce pasteur, mais aussi pour les prévenances de Dieu à son endroit pendant les périodes sombres de l’histoire du Burundi, comme l’indiquait Monseigneur Bonaventure Nahimana, Archevêque de Gitega et Président de la Conférence Épiscopale du Burundi, au début de cette Eucharistie qu’il a présidée.

Un infatigable apôtre du franc-parler, de la liberté et de la réconciliation

Comme il y est revenu lui-même l’Archevêque émérite au cours de son homélie, son franc-parler ne lui a pas épargné des souffrances, des critiques, des incompréhensions, des dénis de services auxquels il avait droit, des persécutions, voire des attentats à sa personne. Sa proximité pastorale auprès des pauvres, spécialement les veuves et les personnes blessées par les guerres fratricides, tout cela l’a porté à vivre concrètement sa devise sacerdotale : « qu’ils aient la vie » (Jn10,10). De ses interventions publiques et prises de position contre l’oppression et la guerre, son engagement pour les libertés sociopolitiques, ses visites pastorales dans les camps des réfugiés Burundais présents dans les pays limitrophes du Burundi sans oublier son implication et sa participation aux négociations d’Arusha (Tanzanie) en vue du retour de la paix au Burundi, tels sont des éléments qui ne lui ont pas toujours rendu la vie facile. Heureusement, confie-t-il, qu’il a toujours expérimenté la proximité et la protection du Christ au milieu des multiples souffrances qu’il a dû endurer.

Défi du pardon et de la réconciliation au Burundi et dans la sous-région

Face aux guerres de 1972, 1988 et 1993 qui ont emporté beaucoup de membres de sa famille et ses proches amis, Monseigneur Simon Ntamwana est convaincu qu’on ne peut être vrai chrétien qu’à condition d’emprunter, ensemble avec les autres, les chemins de la relecture communautaire de l’Evangile du Christ qui nous demande de nous réconcilier avant même de se présenter devant l’autel de nos sacrifices. C’est pour cela que dès 1998, ce pasteur a fondé l’Œuvre apostolique Vie Nouvelle pour la Réconciliation, qui accueille en son sein des Pères Missionnaires de la Réconciliation, des Sœurs Missionnaires de Marie Mère de la Réconciliation ainsi qu’une branche des laïcs réunis en Fraternité de Saint Augustin, et vivant l’approche de Saint Augustin dans le chemin de la réconciliation. Leurs missions enregistrent des témoignages de réconciliation et de vie fraternelle au-delà des clivages ethnique et régional ayant causé des blessures que le pays peine à panser.

Cinquante ans de service pastoral à travers tout le Burundi

Né en 1946 à Mukenke dans le Diocèse Catholique de Muyinga et ordonné prêtre  à Rome le 24 mars 1974, Mgr Simon Ntamwana a accompli sa mission en servant son diocèse d’origine pendant 14 ans, puis dans le diocèse de Bujumbura où il a été nommé comme deuxième Evêque de ce diocèse en 1988, avant de rejoindre l’archidiocèse de Gitega en 1997. Ajoutons que pendant son ministère à Gitega, il s’est vu aussi confier la charge d’administrateur apostolique du diocèse de Bururi, charge qu’il occupa de novembre 2005 à septembre 2007.

 Son cœur d’apôtre et de missionnaire brûle toujours du désir de donner la vie en abondance à tous ceux qui ne savent pas que cette dernière déborde en Jésus Christ. C’est pour cela qu’il a exprimé son désir de mettre à contribution, si cela rencontre la volonté de son Evêque, sa formation philosophique et ses recherches sur les causes de l’athéisme, en accomplissant sa mission même auprès des communistes et marxistes. Il estime qu’il pourrait leur parler du Christ, pour les gagner, aux aussi, à Celui qui est venu pour que nous ayons la vie.

Abbé Lambert Riyazimana