Contribution de l’Eglise du Burundi pour le Synode sur la Famille

 Msr president2Dans le Synode qui se déroule à Rome sur la Famille, l’Eglise du Burundi a été représentée par S.E. Mgr Gervais Banshimiyubusa, Evêque de Ngozi et Président de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi.

En date du 06 octobre 2015, il a présenté sa première contribution. Cette 1ère contribution concerne l’importance de la foi pour pouvoir nager à contre-courant malgré le changement des contextes socio-culturels qui fait que la foi n’est plus socialement partagée. En partant du fait qu’au Burundi les jeunes aiment toujours se marier religieusement (ce qui n’est plus le cas partout) et que les familles sont nombreuses à tenir debout, il invite les Pères synodaux et l’Eglise tout entière à rendre grâce à Dieu pour cela. Il avoue que dans des villes, il y a des familles qui sont déjà victimes des idéologies de la postmodernité, mais que là aussi il y a de nombreuses familles qui continuent à rester fidèles à leurs engagements.

S.E. Mgr Gervais Banshimiyubusa                                                                                                 

Ces familles, dit-il, sont en gros, celles qui ont pu bénéficier de bonnes sessions de formation et d’accompagnement pour les couples ou qui appartiennent à des Mouvements d’Action catholique pour les familles. Il en conclut qu’avec la foi, on arrive à tenir le coup, à la manière de Moise qui, comme tous les autres étaient dans le désert, mais qui, grâce à sa foi, avançait comme s’il voyait l’Invisible. Il veut par-là, insister pour que le contexte religieux de la foi soit au cœur de leurs considérations pour que le remède à chercher aille à l’essentiel, au-delà des contextes socio-culturels et anthropologiques qui changeront toujours. Pour trouver le texte in extenso de cette 1ère contribution, cliquer ici (1).

Le Représentant de l’Eglise du Burundi dans cette Assemblée a aussi déposé sous forme d’écrit une seconde contribution qui porte sur la mise sur pied d’une pastorale de lutte contre la surpopulation par la « maternité responsable » qui met en valeur le respect de la dignité de la personne humaine dans le choix des méthodes à utiliser à travers une conjugaison de la « conscience » et « de la loi morale ». Pour trouver le texte in extenso de cette 2è contribution, cliquer ici (2).

 Au début des travaux du Synode, S.E.Mgr Gervais Banshimiyubusa a eu l’occasion de saluer le Saint Père, le Pape François. Il n’a pas manqué de lui exprimer, au nom de l’Eglise qui est au Burundi, ses respectueux remerciements pour la sollicitude qu’il a toujours à l’égard de l’Eglise du Burundi et de tout le peuple et qu’il a manifestée tout récemment en invitant tout le peuple de Dieu à prier pour le Burundi pour que la nation ne retombe pas dans la guerre.

 Jusqu’à présent, tout se passe dans un climat spirituel, fraternel et convivial. Certains médias voudraient laisser croire qu’il y a deux camps qui s’opposent : celui qui tient à la « vérité » et l’autre qui tient à la « miséricorde ». Mais ce qu’il y a, c’est que les échanges sont francs et qu’ils partent de l’expérience de chaque pasteur et de chaque Eglise. Il ne manque pas non plus de gens pleins d’humour. Ainsi un Père synodal disait : « A entendre certains de mes confrères proposer leurs solutions, j’ai l’impression que Satan est en train de tenter d’envoyer son odeur dans cette salle, pourtant remplie de l’Esprit Saint » !

 En marge des travaux du synode, Radio Vatican a approché Mgr Gervais pour lui demander l’espérance qu’il avait pour son pays dans la crise qu’il est en train de traverser. Ce dernier a affirmé que l’Eglise continuait à prier pour la paix dans son pays et que les Pasteurs de l’Eglise catholique n’allaient pas cesser de continuer à remplir leur mission de prophètes en appelant tous les protagonistes à accepter de se mettre ensemble dans un dialogue franc, sincère et inclusif. A la question de savoir ce qu’il pensait de la Commission de dialogue inter-burundais qui venait de se mettre en place, il a répondu qu’il l’a appris en étant déjà en dehors du pays, mais qu’il espérait que cette commission puisse constituer un pas vers un dialogue beaucoup plus inclusif qui, de son avis, est le seul qui pourrait faire sortir pacifiquement le Burundi de la situation actuelle où les réfugiés continuent à souffrir et où des gens sont régulièrement assassinés surtout à Bujumbura.

Propos recueillis par l’Abbé Lambert Niciteretse

Secrétaire Général de la CECAB