

Sœur Denise Ntagarurwa, première religieuse de l’Institut « Famille des Disciples du Christ » (FDC) et qui a travaillé en étroite collaboration avec Mgr Bernard Bududira, le fondateur, pendant 25 ans, a témoigné de la bravoure de cet évêque dans une interview qu’il nous a accordée lors des grandes fêtes que l’Institut célèbre avec solennité, le 29 juin et les professions religieuses du 12 juillet. Elle a également fait mention de l’héritage de Mgr Bududira, avec qui elle a partagé la vie de la Congrégation, depuis sa fondation jusqu’à l’heure où il rendit son âme à l’âge de 71 ans.
L’héritage légué par Mgr Bududira à la FDC
Mgr Bernard Bududira, qui fut évêque du diocèse de Bururi, a fondé une congrégation féminine dénommée Institut Famille des Disciples du Christ, FDC en sigle, en 1986.
L’héritage qu’il a laissé à sa congrégation est d’abord le charisme de l’Institut, qui est «de promouvoir et d’accompagner les communautés chrétiennes vivantes, témoins de l’amour du Christ, en ayant aussi le souci de la formation théologique des laïcs pours qu’ils deviennent eux aussi des évangélisateurs», a expliqué sœur Ntagarurwa.
Un autre héritage, a-t-elle poursuivi, est la spiritualité qui trouve son fondement dans la parole de Dieu lue, méditée, vécue et partagée, «dont l’eucharistie est le centre et le sommet». «Le prélat a laissé à notre Institut un témoignage de foi, d’amour et de vérité. Il était un apôtre rempli d’humanisme, de bonté, d’amour, d’humilité et de charité pour tous. Il accordait aussi une attention particulière envers les pauvres, les veuves et les orphelins, sans oublier les handicapés», a témoigné sœur Denise Ntagarugwa. Mgr Bududira a, en outre, promu le développement intégral de l’homme par ses œuvres et l’éducation. «Il était un apôtre d’action et de zèle pour la mission, sans limite et sans frontière», a ajouté la religieuse de la FDC.
Fruits de l’héritage de Mgr Bududira à la FDC
Le premier fruit, a-t-elle dit, « est l’unité et la fraternité dans les communautés, ainsi que leur rayonnement dans les milieux d’apostolat. »
Le deuxième fruit, a-t-elle ajouté, est que « le nombre de jeunes qui demandent l’entrée dans l’institut augmente d’année en année. Ces jeunes viennent respectivement des communautés de base que nous accompagnons et de nos milieux d’apostolats». De plus, le nombre de disciples-associés à la FDC, laïcs mariés et non mariés ainsi que les veuves qui se sont joints à l’institut a augmenté considérablement.
Le troisième fruit visible, enfin, «est l’extension de notre apostolat de manière galopante. A la mort du fondateur, en 2005, nous étions dans 11 communautés seulement au Burundi. Aujourd’hui, nous rayonnons dans 29 communautés, dont 21 au Burundi, une au Rwanda, six en Italie et une en Allemagne depuis le mois de Mai de cette année. Nous œuvrons dans quatre diocèses locaux, dans six en Italie dans un au Rwanda et dans un autre en Allemagne», a fait savoir Ntagarugwa.
Défis actuels et perspectives d’avenir pour mieux progresser dans le charisme du fondateur
Parmi les défis qui retiennent plus d’attention, il faut mentionner l’animation des vocations et l’accueil des candidates dans les maisons de formation. «Dans le contexte actuel du Burundi, les jeunes vivent dans une situation de pauvreté liée au chômage généralisé. Il est alors difficile de connaître si les jeunes affluent vers les maisons de formation (noviciat) motivées par une intention droite à la vie consacrée ou pour chercher où ils peuvent trouver une occupation de transition.»
Un autre défi à relever est le manque de formatrices suffisantes et préparées à cette fin. «Il est donc urgent de songer à la formation des sœurs destinées à la formation des novices dans les deux maisons de formations de la FDC», a-t-elle souligné.
Et pour mieux progresser dans le charisme du fondateur, a souligné sœur Denise Ntagarurwa, tous les membres sont invités à se référer constamment à l’enseignement et à l’exemple du fondateur. Mgr Bernard Bududira avait été frappé, en effet, par la carence d'une spiritualité et d'une théologie de l'apostolat, ainsi que de la présence des laïcs dans le monde.
En marchant selon le rythme de Bududira, «la congrégation envisage construire un centre pour les sourds-muets dans le diocèse de Rutana et une école fondamentale dénommé Mgr Bernard Bududira, dans la paroisse Rumonge», a fait savoir la religieuse de la FDC. « Notre souhait est que nos communautés religieuses, nos familles pour le cas des laïcs, nos communautés ecclésiales de base soient des lieux de ressourcement pour celui qui veut être témoin de l’évangile, de l’amour et de la bonté de Dieu. »
Ce n’est que de cette manière « que, nous aurons laissé des traces des disciples engagés pour la construction de l’Eglise-Famille, et deviendrons des signes visibles du Royaume de Dieu », a conclu sœur Denise Ntagarurwa.
Sœur Gaudence Nininahazwe