COMMUNIQUE DE LA CONFERENCE DES EVEQUES CATHOLIQUES DU BURUNDI, POUR LANCER L’ANNEE « FAMILLE, AMORIS LAETITIA »

Chers Abbés, Consacrés, Catéchistes et vous tous fidèles du Christ,

  1. Le 8 décembre 2020, le Saint-Père a décrété que cette année en cours soit dédiée à Saint Joseph, Epoux de Marie et Père adoptif de Jésus.

  2. Ensuite, le 27 du même mois, il a décrété que, depuis ce 19 mars, en la solennité de Saint Joseph, Epoux de Marie, jusqu’au 26 juin de l’année prochaine, l’Église universelle vive avec joie l’année appelée « Famille, Amoris Laetitia ». Ces paroles sont extraites de sa lettre apostolique post-synodale « Amoris laetitia », c’est-à-dire « la joie de l’amour ». Aujourd’hui c’est le cinquième anniversaire de la publication de cette lettre apostolique.

  3. Cette année a été dédiée à la « Famille, joie de l’amour » pour qu’elle soit pour nous une occasion propice de retourner à l’enseignement de sa lettre apostolique et de l’approfondir afin qu’elle nous aide à faire avancer la pastorale de la famille. Notre Saint-Père a voulu que cette année « Famille, Amoris laetitia » commence en cette solennité de Saint Joseph, Epoux de Marie et Père adoptif de Jésus, parce que ce Saint a été un Père juste et fidèle, se donnant corps et âme pour le bien de sa famille. Bien plus, c’est grâce à lui et à la Vierge Marie, son Epouse, que nous avons eu Jésus, Fils de Dieu fait homme pour le salut de toute l’humanité.

  4. Il est heureux que, dans l’Église qui est au Burundi, nous entrions dans cette année dédiée à la famille au moment où nous nous acheminons vers la célébration du Jubilé de 125 ans de l’évangélisation de notre pays. Pour cette raison, nous vos Évêques voulons que, dans la célébration de ce Jubilé soit marquée surtout par l’engagement à réveiller en tous et partout le souci d’œuvrer pour que les ménages et les familles chrétiennes soient vraiment Église, famille domestique, actrice de l’évangélisation.

  5. De fait, dès le début de l’évangélisation de notre pays, les ménages et les familles ont été ciblés comme le lieu où il fallait commencer pour semer la foi et entrainer à la vie chrétienne. En effet :

  • Les missionnaires tenaient à ce que l’époux et son épouse se préparent ensemble au baptême ;

  • Après le baptême, les parents étaient exhortés à donner à leurs enfants l’éducation chrétienne en leur enseignant à prier, à connaitre et à observer les commandements de Dieu et à suivre avec engouement les instructions les préparant à recevoir les sacrements ;

  • Dans l’instruction des fiancés, ils soulignaient que le Sacrement de mariage était le pilier de l’unité et de l’amour dans la famille ;

  • Dans le choix des animateurs des communautés chrétiennes et des catéchistes, ils tenaient compte de leur conduite chrétienne dans leurs familles respectives ;

  • Jusqu’aujourd’hui, la majorité des prêtres et des consacrés sont ceux qui sont nés des familles chrétiennes et y ont été élevés ;

  • Par ailleurs, c’est des familles chrétiennes que proviennent les couples qui se dépensent pour animer et affermir la foi chrétienne d’autres ménages. De même, la spiritualité mûrie dans certains mouvements et groupes d’apostolat porte-t-elle leurs membres à se dédier à la pastorale familiale.

  1. Cependant, le chemin est encore long. Les problèmes et les défis lancés à la foi chrétienne dans les ménages et les familles sont encore nombreux. En voici quelques-uns:

  2. Les us et coutumes qui n’ont pas été convertis par le baptême (croyances superstitieuses, l’ivrognerie, l‘adultère, les violences conjugales, etc.) ;

  3. La pauvreté qui affaiblit ou menace l’unité de la famille ;

  4. Les parents qui ne se soucient pas de l’éducation de leurs enfants ainsi que les enfants qui n’honorent pas leurs parents ;

  5. Les idéologies provenant de pays économiquement riches qui minent la culture et les traditions chrétiennes, surtout en matière de la dignité de la famille.

    Il nous faut prévenir autant que possible, et remédier aux torts déjà causés pour que les ménages des chrétiens et leurs familles puissent garder une dignité conforme à l’Evangile du Christ qui nous a été annoncé.

  1. Dans cette perspective, nous vos Evêques avons récemment publié le livret  intitulé Le mariage chrétien. Directoire et décret général. Nous voudrions que ce livret aide, d’une part, les fiancés à se préparer à bien célébrer et vivre le sacrement de mariage et, d’autre part, les agents de la pastorale familiale à bien accompagner les époux jusqu’à la fin de leur vie terrestre. Qu’en vertu de cela, le ménage chrétien s’avère cellule de base de l’Église et d’une société saine.

  2. Ainsi donc, comme je vous l’ai dit au mois de février lors de la publication de ce livret sur les ondes de Radio Maria, nous vous invitons tous à bien accueillir ce directoire du mariage et de la famille, à en connaitre le contenu et à vous y conformer. Chers prêtres, chers membres des Instituts de vie consacrée ayant pour charisme l’apostolat de la famille, chers Catéchistes et vous tous chers fidèles chrétiens, membres des Mouvements d’action catholique et des Groupes d’apostolat engagés dans l’accompagnement des ménages et des familles, il vous revient de prendre le devant dans cette tâche et d’aider les autres à connaitre le contenu ce directoire. Que le Seigneur vous comble de ses grâces et bénisse votre apostolat.

  3. C’est Lui notre espérance en tout ce que nous ferons pour bien célébrer cette année de Saint Joseph en cours, l‘année «Famille, Amoris laetitia» ainsi que le Jubilé de 125 ans de l’évangélisation du Burundi. Par Lui et en Lui, je suis heureux de déclarer, au nom de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi dont je suis le Président, qu’en cette solennité de Saint Joseph, l’Eglise au Burundi commence solennellement l’année «Famille, Amoris laetitia». Que Saint Joseph que nous fêtons aujourd’hui, intercède pour nous, afin que nous puissions vivre cette année en union avec le Seigneur et la clôturer toujours avec Lui.

     

     

     

    Fait à Bujumbura, le 19 Mars 2021, en la solennité de Saint Joseph, Epoux de la Bienheureuse Vierge Marie.

                   

                     Au nom de la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi

                     † Joachim NTAHONDEREYE,  Evêque de Muyinga et Président de la CECAB